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Le 4e rapport annuel Edelman Trust Barometer, publié cinq ans après une pandémie qui a bouleversé le monde et à un moment où des changements spectaculaires dans la gestion de la santé publique et la réapparition de maladies éradiquées depuis longtemps se heurtent à des comportements générationnels très différents, révèle un changement fondamental entre le public et ceux à qui il confie sa santé. Aucune des institutions que nous étudions – entreprises, gouvernements, médias ou ONG – n'est jugée capable de répondre aux besoins et aux préoccupations en matière de santé. Le ressentiment observé dans le 25e rapport annuel Edelman Trust Barometer se retrouve dans ce rapport, où une majorité d’individus dans 9 des pays étudiés estiment que les institutions entravent activement l'accès aux soins.
Ce rapport, qui se concentre sur les résultats de la France, observe un écosystème de santé où la confiance et la crédibilité perçue ont une influence sur les décisions des individus en matière de santé. Avec l'émergence de nouvelles voix dignes de confiance dans le domaine de la santé qui rivalisent avec les médecins et le corps médical, une communication efficace sera déterminante dans le maintien ou la perte de cette influence (et cela va bien au-delà de l'expertise médicale).
Une majorité des personnes interrogées estiment que les entreprises, les pouvoirs publics et/ou les ONG entravent activement l'accès à des soins de qualité.
Si une formation universitaire traditionnelle est le critère le plus important pour considérer quelqu'un comme un expert légitime en matière de santé, une majorité des répondants affirment que l'expérience personnelle et les conseils utiles prodigués par le passé sont également importants pour faire d’une personne un expert.
Non seulement les jeunes générations sont plus susceptibles d'être influencées par des personnes sans formation médicale officielle, mais près de six sur dix regrettent au moins une décision de santé prise sur la base d'informations erronées, qui proviennent le plus souvent de contenus générés par des internautes, de créateurs indépendants ou de leurs pairs.
Les autorités scientifiques et médicales traditionnelles n'ont pas le monopole de l'influence sur les décisions que prennent les individus en matière de santé. Pour guider ces décisions, les experts doivent s'adapter à de nouvelles normes de légitimité et adopter un discours plus personnel.
Pour le grand public, l'expérience personnelle d'un problème de santé est tout aussi convaincante qu'une étude sur le long terme à grande échelle. L'anecdote n'est pas l'ennemie de la science, mais un vecteur de communication.
Les jeunes, partout dans le monde, consomment et créent du contenu lié à la santé à un rythme effréné. Les institutions doivent intensifier leur communication et être présentes aux bons endroits pour participer au débat.
Les professionnels de santé restent les plus dignes de confiance, mais lorsque les individus n'obtiennent pas ce dont ils ont besoin, ils se tournent vers leurs amis, leur famille et des personnes confrontées à des problèmes de santé similaires. Les institutions doivent accepter cette réalité et faciliter les relations entre pairs et une bonne compréhension de l’information.
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Une préoccupation croissante à l'échelle mondiale, y compris en France, avec une hausse de 4 points depuis 2022.
Environ deux tiers des répondants âgés de 18 à 34 ans consultent au moins une fois par mois les médias traditionnels consacrés à la santé, que ce soit sur leur support d'origine ou sur les réseaux sociaux. Ils constituent également la tranche d'âge la plus susceptible de publier au moins une fois par mois des informations, des témoignages personnels et des opinions en ligne sur des sujets liés à la santé.
Les jeunes sont 3,5x plus susceptibles que les personnes âgées de 55 ans et plus de croire qu'une personne lambda qui a fait des recherches est aussi bien informée qu'un médecin.
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Méthologie: Le rapport spécial Edelman Trust Barometer 2025 : Trust and Health en est à sa quatrième édition. Cette étude a été réalisée par l'Edelman Trust Institute et consiste en des entretiens en ligne de 25 minutes menés entre le 4 et le 14 mars 2025. En savoir plus >
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